La grotte de BRuniquel (Sud-Ouest) a été découverte en févroer 1990. Depuis, de nombreux recherches, expériences et découvertes ont été menées et semblent permettre de dire que Néandertal aurait été capable de bien plus de choses et bien plus tôt que ce que l’on soupçonnait.
Néandertal à Bruniquel pat CNRS
« C’est à partir de 2013 qu’une équipe de chercheurs, avec le soutien du service régional de l’archéologie de la Drac Midi-Pyrénées, a lancé une nouvelle série d’études et d’analyses. Outre le relevé 3D des structures de stalagmites et l’inventaire des éléments constituant les structures, l’étude magnétique, qui permet de révéler les anomalies occasionnées par la chaleur, a permis d’établir une carte des vestiges brûlés retrouvés dans cette partie de la grotte. Ces feux représentent, a priori, de simples points d’éclairage.
Aucune autre structure de stalagmites de cette ampleur n’étant connue à ce jour, l’équipe a développé un nouveau concept, celui de « spéléofacts », pour nommer ces stalagmites brisées et agencées. L’inventaire de ces 400 spéléofacts montre des stalagmites agencées et bien calibrées qui totalisent 112 mètres cumulés et un poids estimé à 2,2 tonnes de matériaux déplacés. Ces structures sont composées d’éléments alignés, juxtaposés et superposés (sur 2, 3 et même 4 rangs), avec des étais extérieurs, comme pour les consolider, et des éléments de calage. Des traces d’arrachement des stalagmites empruntées pour la construction sont observables à proximité. »
« Les premiers Néandertals : explorateurs et bâtisseurs ?
L’existence même de ces structures était déjà en soi étonnante, quasi unique dans le registre archéologique, toutes périodes confondues. Pour la Préhistoire, il faut en effet attendre le début du Paléolithique récent en Europe, et ponctuellement en Asie du Sud-Est ou en Australie pour noter les premières incursions pérennes de l’Homme dans le milieu souterrain, au-delà de la lumière du jour. Ce sont presque toujours des dessins, des gravures, des peintures, comme dans les grottes Chauvet (- 36 000 ans), de Lascaux (- 22 000 à – 20 000 ans), d’Altamira en Espagne ou encore de Niaux (- 18 000 à – 15 000 ans pour les deux sites) et, exceptionnellement, des sépultures (grotte de Cussac, Dordogne : – 28 500 ans). Or, à Bruniquel, l’âge des structures de stalagmites est bien antérieur à l’arrivée de l’Homme moderne en Europe (- 40 000 ans). Les auteurs de ces structures seraient donc les premiers hommes de Néandertal, pour lesquels la communauté scientifique ne supposait aucune appropriation de l’espace souterrain, ni une maîtrise aussi perfectionnée de l’éclairage et du feu, et guère plus des constructions aussi élaborées. »
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