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De l’Open Data à l’innovation participative.
Ces dernières années, partout dans le monde, les Etats et les collectivités locales se sont engagés dans l’ouverture de leurs données, suivis par d’autres organismes publics et privés.
Essor de l’Open Data en France et dans le monde
En France, le courant de l’Open Data est surtout soutenu par les organismes publics qui bénéficient d’archives fiables. De belles initiatives sont notamment à saluer au niveau local : Paris, Rennes, Nantes et Montpellier ont libéré leurs données et le département de Loire-Atlantique propose depuis fin 2011 sa propre plateforme d’ouverture des données départementales. L’ensemble des initiatives françaises en place et en cours est visualisable sur cette carte participative. Le même type de carte répertorie les initiatives gouvernementales dans le monde.
La semaine européenne de l’Open Data se tient en ce moment même à Nantes. Diverses thématiques relatives à l’essor de l’Open Data sont abordées jusqu’à vendredi lors de conférences nationales, scientifiques et européennes.
Mais les données « ouvertes » restent des données brutes et ne sont pas exploitables par tout le monde. A l’image du Big Data, les données issues de l’Open Data ont besoin d’être travaillées et transformées en information. Il est alors possible de « voir » et de faire parler les données qui semblaient indigestes et muettes. Ce processus requiert plusieurs conditions :
- les données doivent être disponibles, ce qui n’est pas nécessairement le cas comme on a pu le voir ;
- Il doit y avoir une demande potentielle (ce qui explique que les applications de transport fonctionnent si bien) ;
- il doit exister une incitation à développer l’application (compensation financière, reconnaissance par les pairs, ou encore satisfaction à relever un défi par exemple).
Jean Abbiateci propose sur son site data-project une infographie sur la répartition des 366 milliards qui composent le budget de la France pour l’année 2012. Outre le fait qu’il est alors aisé de se rendre compte du poids relatif des différentes dépenses, on apprécie la possibilité de visualiser l’évolution de ses dépenses sur les dernières années.
Plus localement, on pourra aisément visualiser les données de l’état civil à Paris de l’année 2004 à 2009. Ce ne sont là que quelques exemples parmi ceux que l’on peut trouver sur internet. Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’il existe de plus en plus d’outils en ligne permettant la visualisation de n’importe quel jeu de données. Cependant, toutes les données ne sont pas forcément pertinentes sous forme de graphique ou de carte et leur représentation ne doit pas devenir un but en soi.
De l’open data au crowdsourcing et plateformes collaboratives/participatives
De nombreuses initiatives citoyennes ont également vu le jour autour du concept du crowdsourcing, les utilisateurs d’une application fournissant de manière participative les données. La pertinence de celles-ci dépend alors du nombre d’utilisateurs. L’encyclopédie participative Wikipédia est à la fois l’ancêtre du crowdsourcing et l’un des projets les plus aboutis. On trouvera d’ailleurs une liste de projets crowdsourcing sur l’encyclopédie.
OpenStreetMap est un projet international initié en 2004 dans le but de créer une carte libre du monde. Cette carte est librement modifiable et les données cartographiques collectées sont ré-utilisables sous licence libre (CC-by-SA). Cette initiative, à la croisée de l’open data et de l’open source, a conquis le géant de la géolocalisation Foursquare qui a choisi de quitter Google Maps pour OpenStreetMap en mars dernier. En effet, l’amélioration permanente de la carte portée par la foule de contributeurs et sa flexibilité en termes de développement et de design ont séduit le géant de la géolocalisation.
Le crowdsourcing et l’innovation participative trouve une grande résonnance à l’échelle locale. Ainsi, on a pu voir émerger des plateformes commeFixMyStreet ou SeeClickFix. Les internautes ou mobinautes remplissent un mini formulaire pour décrire le problème rencontré et pour publier une photo. Celui-ci est alors transmis aux autorités. Ainsi, le site a vu reporté près de 1234 problèmes cette semaine et 2192 ont été traités le mois dernier. La ville de Merignac a adopté la solution FixMyStreet rebaptisée Léon.
Le crowdsourcing permet également de mener des réflexions participatives pour le futur des grandes villes. Nous prendrons pour exemple deux projets : Glasgow 2020 et Neighborland aux Etats-Unis ou encoreMaVilleDemain, le projet de la ville de Nantes.
L’Open Data par les entreprises privées, pas open à tout le monde
Très récemment, l’Open Data a fait débat lors de la conférence WWW 2012, qui s’est tenue du 16 au 20 avril à Lyon. Trois scientifiques de Google et de l’Université de Cambridge ont présenté les résultats de leur étude « YouTube Around the World: Geographic Popularity of Videos », sans toutefois rendre le jeu de données sous-jacent disponible, comme il est coutume dans le milieu scientifique.
La réaction d’une partie de la communauté scientifique a été prompte, Bernardo A. Huberman, directeur du social computing group des HP Labs déclarant : “si cette tendance continue, nous allons voir un petit groupe de scientifiques qui auront accès à des jeux de données privés jouir d’une attention injuste dans la communauté, au frais de chercheurs aussi talentueux dont le seul défaut est le manque de relations donnant accès à ces données confidentielles. »
Les raisons évoquées par les entreprises qui détiennent ces jeux de données relèvent de leur compétitivité ou encore de la protection de la vie privée de leurs clients.
Le développement de l’Open Data se développe aujourd’hui majoritairement au sein des organismes publics en attendant que le mot coopétition et innovation collective se matérialisent dans nos économies.
- Retrouvez le programme de la semaine européenne de l’Open Data sur le site dédié OpenDataWeek ou suivez-le sur Twitter #odwnantes
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