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Un musée de Bâle parle à ses visiteurs, via Knowtex, et « Les musées suisses jouent l’offensive de charme« , Swissinfo.ch
Voici deux articles intéressants quant à l’utilisation de la médiation dans un autre pays : la Suisse. Je ne connais malheureusement pas aussi bien le fonctionnement et les enjeux des institutions culturelles et muséales suisses que les françaises ; cependant, la lecture de ces deux articles nous permet de tirer deux conclusions : tout d’abord que tous les pays (même appartenant à une même aire géographique) n’évoluent pas de la même manière quant à leurs musées et enfin (heureusement !) les solutions à un problème identique ne sont pas les mêmes !
Dans l’article « Les musées suisses jouent l’offensive de charme », il semblerait que les musées suisses aient accusé un certain « retard » quant à la présence d’outils numériques dans leurs médiations et salles. Non pas que les musées suisses n’emploient aucune borne interactive/multimédia mais il semblerait que certaines démarches comme la mutation des publics en communauté et son implication dans la vie du musée ne soient pas monnaie courante en pays helvétique. (si vous avez des exemples me contre-disant, je suis preneuse !)
Autre élément soulevé par l’article : la course technophile et se tromper entre avoir du numérique et en faire une plus-value.
La question de la gratuité ou de tickets groupés est également au coeur des réflexions des institutions. L’expérience des samedis gratuits à Berne ce mois d’août a été concluante et conforte ce qui est pressenti lors des « Nuit des musées » (en septembre) où l’accès n’est pas gratuit mais à un tarif préférentiel (selon les institutions participantes … ou pas !). Ainsi, n’en déplaise à Bourdieu, le facteur économique semble effectivement jouer un rôle important dans la fréquentation !
L’approche du musée est également un peu différente de la nôtre, française, et explique sans nul doute l’expérience présentée dans le second article « Un musée de Bâle parle à ses visiteurs ». Le premier article cité finit avec cette citation de Brigitte Schaffner (administratrice pour le programme de management culturel de l’Université de Bâle) : « Nous sommes habitués à cela et nous voulons avoir beaucoup d’informations. Mais ce qui est différent et attirant dans les musées, c’est de pouvoir aller sur place et voir des objets. Il est important de pouvoir créer une relation avec les objets et de ne pas se contenter d’une image trouvée sur internet. ».
En effet, le second article parle d’un dispositif qui a été mis en oeuvre au Musée des Cultures de Bâle : les médiateurs ne sont plus (seulement) là pour vous renseigner mais pour provoquer le débat. Ce débat est permis par les connaissances des médiateurs, « la plupart étudiants en ethnologie à l’Université de Bâle » et espère provoquer discussions entre les visiteurs et marquer suffisamment leurs esprits pour qu’ils se souviennent de cette visite, en parlent autour d’eux et … reviennent !
Une note que je n’ai pu vérifier : on remarquera que les médiateurs sont des étudiants en ethnographie. Certes l’ethnographie peut mener à la médiation (ou du moins à la pédagogie quant à la matière) mais n’en sont pas pour autant des professionnels de la médiation (matière multiforme et d’une profondeur qui appelle à faire appel non pas à un mais plusieurs professionnels, qui ne feront même pas la même chose !). Du reste, l’un des étudiants interrogé ne s’en cache pas et pense que le point n’est pas là : « Je suis incapable de répondre à certaines questions techniques, mais je ne suis pas là pour ça » … dommage pour un médiateur ! Second point : ces étudiants sont-ils payés comme des professionnels ? Je sais, je viens de dire que ces étudiants ne sont pas des médiateurs professionnels mais si ces derniers peuvent apprendre beaucoup d’éléments sur l’ethnographie, ils en sauront certainement moins que ces étudiants. La question du professionnalisme se pose donc mais est équilibré de part et d’autre … la balle étant au centre, on peut reparler du salaire. Comme je l’ai indiqué en début de paragraphe, je n’ai pas réussi à trouver les réponses à mes questions mais je souhaite néanmoins attirer l’attention sur la question de l’étudiant, stagiaire et autre statuts permettant de payer moins un professionnel qui le mériterait. En effet, dans de nombreux cas, que le travailleur soit étudiant ou stagiaire, il exécute bien souvent le travail d’un « vrai » poste or son salaire est soit un simple rêve (moins de 3 mois !) ou un dédommagement (wouaw ! la fête !). La peine semble la même pour les emplois « aidés ». Dans une société excessivement tournée vers le profit à tout crins et prônant le travail gratuit (l’exemple de l’internet est tout à fait édifiant pour ça : ce secteur génère énormément d’argent et en même temps un très grand nombre de ses données produites par l’Homme le sont par des communautés agissant gratuitement), il y a, me semble-t-il, un véritable problème qu’il est urgent de régler !
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