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The Spiral | Mouvements de cinéma | fr – ARTE.
Comme promis, j’ai attendu la diffusion des premiers épisodes de The Spiral (prononcez « spaillehôol ») pour voir ce que la série télé mais également les éléments présents sur internet proposaient… et m’en faire le relais auprès de vous.
Tout d’abord, le cadre. The Spiral est ce que l’on appelle une série transmédia. On peut donc ne regarder que ce qui passe à la télévision (ou du moins, ce qui est diffusé par la chaîne puisque nous ne sommes plus dans un monde mono-support et que la série peut tout à fait être regardé quelques jours après sa diffusion, sur internet) mais l’on manque alors une partie de l’intrigue. Car, oui, The Spiral est une série à intrigues avec des (supers) policiers, des crimes, des morts, du sang et de la pression psychologique (du moins, ses personnages la subissent).
Quand on lit les différents textes introductifs de la série, un fort accent est mis sur la dimension artistique. Piquée par cette accroche, ma curiosité déchantera très vite. En effet, si l’intrigue prend place dans un univers artistique, ce dernier est totalement transparent. Le sujet de la série, du moins le postulat dont part « l’artiste » (le fameux Victor ou Arturo selon les moments) est, pour simplifier : nous sommes dans un monde gouverné par quelques très riches qui abusent de leurs privilèges et n’ont même pas la décence d’apprécier le vrai Art mais seulement du clinquant et le pré-fabriqué. Pour contrer ceci, Arturo (le génialissime artiste contemporain voyou, connu mondialement) créé pour dénoncer… Bon, ses créations tiennent surtout du happening (d’après ce que l’on voit de ses « oeuvres ») et n’ont d’intérêt que pour dénoncer. Si je conçois tout à fait que chacun peut utiliser les « armes » qui sont en sa possession pour critiquer un tel monde (la référence à Banksy est du reste à peine cachée), les héros pourraient tout autant être médecins, financiers, … que ça ce ne changerait rien au sujet de The Spiral. « Nous sommes dans un monde avec beaucoup trop de pourris, dénonçons-les au plus grand nombre et au grand jour ! » Donc, de là à annoncer la série comme un « Thriller artistique » …
Néanmoins, cela n’importe que peu : après le visionnage du premier épisode, il apparaît clairement que l’Art n’est qu’une excuse ; en revanche, la démarche de la série et son écriture semble être intéressantes. En effet, The Spiral regroupe acteurs, scénaristes, producteurs et diffuseurs venus du froid (Belgique, Suède, Danemark, Finlande, Pays-Bas et Norvège). Dès le début, nous sommes plongés dans un univers que seules les séries du Nord de l’Europe semblent capables de produire et ce grâce à la photo de la série mais également le style de l’écriture et, bien sûr, les langues. Parce que certes oui toute la série est en anglais (plus pratique vue l’aire de diffusion) mais tout de même, on peut entendre de ci-de là des mots qui ne sont clairement pas de l’anglais, à commencer par l’inspecteur principale d’Europol, Rose Dubois, qui n’a de français que son nom, absolument pas par son accent ! Le premier épisode donc nous happe dans un univers dont on veut en apprendre plus (puisque, oui, le travail de suspens est très bien mené).
Pour ceci, en attendant le futur épisode, on va sur les sites internet présentés dans la série ou sur ARTE.tv même. On se retrouve donc face à trois types de sites : le site en français de la série sur ARTE.tv, le site thespiral.eu permettant la participation des internautes aux autres éléments de la série transmédia et la page Facebook officielle et en anglais (on trouve également d’autres blogs et pages dans différentes langues qui revêtent le rôle d’émulateurs auprès des autres internautes).
Ce qui est intéressant c’est que l’on voit l’adresse « thespiral.eu » un peu partout dans la série, il y a donc un pont clairement établi entre les intrigues de la série et le site internet. Du reste, le suivi des tableaux à travers l’Europe dans la série se fait sur la même interface que celle présentée aux internautes. C’est sur ce site que se concentre le principal des activités en dehors de la série policière. Là, défis et enquêtes vous attendent (vous êtes le héros … ou une pièce du puzzle du moins). Cette communauté ainsi constituée autour d’un intérêt commun (retrouver les tableaux) est espérée grande et active par les producteurs mais également mobilisable lors des événements, IRL, qui auront lieu le 28 septembre prochain.
Pour ma part, je suis peu touchée par ce que propose cette série transmédia. En effet, les activités proposées ne me tentent pas car j’en trouve le fonctionnement peu explicite (ou simplement mal expliqué) et surtout peu attirant.Par ailleurs, proposer des langues différentes à celles de l’anglais auraient été une manière d’impliquer également les internautes d’Europe du Sud. En effet, la Scandinaves ont la « chance » d’être plongés dans l’anglais à longueur de médias (dont la télévision qui diffuse principalement des séries américaines en VO) mais on connaît le niveau d’anglais des autres pays où tout est traduit. Certes, on peut imaginer que les spectateurs de The Spiral connaissent l’anglais (notamment en France où la série est diffusée sur ARTE, une chaîne réputée toucher une catégorie de spectateurs plutôt diplômés et cultivés) mais quid de leurs participations ? Et pour les autres spectateurs/internautes ? D’autre part, pour participer à la communauté d’internautes, vous devez vous identifier. Si cela n’a rien de nouveau, cela peut déranger les internautes dits paranos (ou tout simplement ceux qui voulaient juste voir mais qui ont déjà trop de comptes partout pour en créer un nouvel autre) et donc les dissuader de participer.
Enfin, l’épisode 2 m’a beaucoup déçu. Je dois avouer que malgré le côté « transmédia » qui ne me paraît pas utile du tout (à tel point ça me touche) et le galvaudage total du terme « artistique » dans « thriller artistique », je m’attendais tout de même à une bonne série à la manière scandinave avec une histoire qui, faute d’être plausible, serait prenante et divertissante. Or là, on commence à attaquer le côté « sombre » de la série policière : la femme flic qui bosse 20 fois plus qu’elle ne devrait parce qu’elle doit toujours prouver sa place (mais que son collègue masculin, voix de la raison, va envoyer au lit), le flic roublard qui a tout vu et qui utilise ses gros sabots pour calmer le fils de riche soit-disant artiste (en tout cas, selon les dires dudit policier), un tueur inconnu mais sans états d’âmes et des jeunes qui flippent.
J’espère très sincèrement que les épisodes suivants relèveront la barre afin que cette série puisse au moins faire ce pour quoi elle a été imaginée : divertir.
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21 août 2012
« En suivant le premier épisode à la télévision, vous découvrirez l’auteur du cambriolage et vous comprendrez ses motivations. Sur le site, vous pourrez rencontrer Arturo et les six artistes associés à ce plan. Ces artistes inviteront le public, c’est-à-dire vous, à partir à la recherche des toiles disparues. »
Voici une nouvelle série transmédia (télévision, jeu en ligne et « événement créatif ») de l’excellente chaîne franco-allemande ARTE.
L’énigme de départ est le vol simultané de chefs-d’oeuvre dans différents pays scandinaves. Le but, en dehors de voir une bonne série et de jouer sur différents médias (voire media), est la création de « La Spirale » avec tous les joueurs et participants à cette série ; l' »oeuvre d’art […] sera inaugurée le 28 septembre à 21 heures » devant le Parlement européen (à Bruxelles) mais également -car cela semble assez restrictif tout de même- dans d’autres lieux.
Je vais tenter de jouer le jeu, suivre la série et rendre compte de cette série faisant évoluer, à l’instar de The Spiral, ce billet … à suivre donc !
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