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See on Scoop.it – Le presse-Minute de Cliophile
« Vous évoquiez le business model, cela semble le point faible actuel et du coup aussi celui du rapport sur l’ouverture des données culturelles…
C’est une question juste, qui ne touche pas que le secteur culturel. L’ensemble des secteurs qui travaillent sur l’ouverture de leurs données réfléchissent aussi au modèle économique, l’un ne va pas sans l’autre. On parle beaucoup d’open data comme vecteur de croissance et d’innovation et donc comme levier puissant pour l’entrepreneuriat français, monde j’ai envie de dire.
Il n’y a pas de business model clé en main, ce n’est pas au MCC ou au gouvernement français d’ériger des modèles économiques et d’en faire la recommandation, ce serait une erreur et méconnaitre l’économie dans laquelle on évolue, cette économie du monde numérisée. Ces modèles doivent se bâtir en fonction de la spécificité des fonds et des données qu’on détient et de la stratégie de développement que l’on souhaite.
Actuellement, il y a deux tendances. Comment peut-on pérenniser la numérisation des fonds, car avant d’être ouvertes et réutilisables, ces données doivent être numérisées en amont, cela coûte très cher. Le défi est de savoir comment accélérer cette numérisation et comment on pense l’open data en amont de la numérisation. Est-il pertinent de numériser un contenu qui va faire l’objet de très peu de réutilisations ou d’une attente très faible des citoyens ?
Il existe des dispositifs, mentionnés dans le rapport, qui sont certes non limitatifs et dont la seule limite est l’imagination de l’entrepreneur. Seul ce dernier, qui a les mains dans le cambouis pour développer son application, son service, ou l’institution, vont pouvoir développer un modèle économique pertinent.
Aujourd’hui, le classique va être du freemium, un appel à la participation par l’ouverture et le partage d’un corpus de données, et ensuite un service premium à forte valeur ajoutée pour laquel le public va accepter de payer. La donnée doit être au préalable ouverte pour tous sans barrière à l’entrée, c’est un point très important.
Pour accompagner cette question, il faut discuter avec l’écosystème, il a un visage, ce sont des acteurs de la société civile, des think tanks, et des entrepreneurs. Dans le cadre de Silicon Valois, nous accueillons des résidents qui sont soient des start-upeurs, ou le think tank Without Model, qui travaille sur les business models. Il les recense avec des exemples concrets, pour voir ce qui marche ou non, et ensuite adapter le positionnement et les stratégies.
Mais je vous rejoins tout à fait, aujourd’hui on travaille sur l’ouverture et le partage des données, de manière exploratoire aussi. On est acteur d’un mouvement et initiateur d’une dynamique et en même temps observateurs de ce qui se passe et du monde qui se construit. C’est la raison pour laquelle on avance à tâton, car la prise de conscience est lente. On n’a malheureusement pas encore de modèle économique flagrant qui permettrait à tout un chacun d’en voir l’utilité immédiate. Cela n’empêche pas l’ensemble du secteur culturel d’avoir pris conscience des potentialités et de travailler à la constitution de fichiers qui vont être petit à petit téléchargeables sur data.gouv, dans le cadre du programme Dataculture. Toutes les données statistiques culture – Base Mémoire (images du domaine public), base Léonore (Légion d’honneur), base Ulysse(Archives nationales d’Outre-Mer), base Archim (archives nationales)… L’objectif est de créer à terme un grand répertoire data culture sur nos sites pour héberger les fichiers en libre téléchargement et référencés sur data.gouv. »
Interview de Camille Domange qui, certes n’apprend rien de vraiment nouveau mais excellent « résumé » (l’article est long tout de même !) avec références … Bref, parfait outil de travail ! via @Lagazette_fr
See on www.lagazettedescommunes.com